Énigmatique, non Mais l'expression s'éclaire quand on sait que le haricot l'arpion, le pinglot, c'est -à-dire le pied. Il s'agit là, peut être, d'argot des tranchées. Est-ce la forme du pied qui a fait penser à la graine, ou celle du gros orteil pointant par le trou de la chaussette
Quant à "tu me cours", c'est une forme ancienne, qui vient de "courir sus" (aux Anglais, par exemple). Par ailleurs, si les poilus de 1914-1918 ont vécu la fin des haricots, cette dernière expression est nettement plus ancienne. On la doit peut-être aux matelots car, quand les vivres venaient à manquer dans la cambuse, on doublait le "cap fayot" avec des haricots (ou gourganes) à tous les repas. En effet, comme les lentilles et les fèves, le haricot, alias fayot (terme venant du latin phaseolus par l'intermédiaire du provençal faiol), est un plat de pauvres, de ceux qui travaillent pour des haricots, c'est-à-dire pour trois fois rien, pour des tripette
D'où la réflexion désabusée de Céline dans Voyage au bout de la nuit: "des haricot la vie".