Jacob Roggeveen baptisa l'île aux colosses de pierre l'île de Pâques. Cette découverte marqua pour les indigènes le début d'une longue période de souffrance qui ne pris fin qu'au milieu du siècle passé. Vers l'an 1000 av.J.C.. des navigateurs avaient quitté la nouvelle-Guinée pour les îles Fidji, puis, de là, gagné les îles [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Quatre siècles plus tard, ce peuple nomade se remit en route, en quête de nouvelles îles situées"par-delà les vents", comme le racontent les légendes. Sur d'énormes catamarants, ils entreprirent ainsi de nouveaux voyages et devinrent le peuple aux milliers d'îles: les Polynésiens.
Selon une autre version, les Polynésiens auraient quitté, vers l'an 380, les îles [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] pour chercher de nouvelles terres. Ils atteignirent une île qu'ils baptisèrent Rapa Nui, "le nombril du monde", et y vécurent pendant plus de mille ans sans aucun contact avec d'autres peuples.Le chercheur norvégien [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] défend une une autre thèse. Selon lui, les premiers habitants de l'île de pâques seraient venus du continent sud-américain, ce qui permettrait d'expliquer leur capacité à sculpter aussi habilement la pierre. Ils devinrent par la suite les meilleurs tailleurs de pierre de tout le Pacifique et furent les seuls à développer un système d'écriture: [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].

L'écriture rongo-rongo
Ce système idéographique représente des homme, des animaux,des partie du corps et des objets de la vie quotidienne. On pense qu'il s'agit d'un procédé spécifique aux indigène de l'île de pâques. Ces "idéogrammes" permettaient sûrement de noter des concepts clés pour mémoriser mots et phrases. Les tablettes qui leurs servaient de support sont conservées dans plusieurs musées du monde.

Dès l'an 400, les habitants de l'île de Pâques aménagèrent d'immenses plates formes de pierres, appelées "abu", qui constituaient des lieux d'inhumation à l'air libre. Les corps y étaient exposés, jusqu'à ce que les oiseaux et les insectes aient nettoyé les ossements et qu'il n'en reste que le squelette. Celui-ci était alors enterré sous l'abu, puis l'on organisait une fête en l'honneur du défunt et l'on érigeait sur l'abu des statues sculptées dans la pierre tendre du volcan [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Les statues ou moai, par leur taille et leur ornementation, symbolisaient l'opulence et la puissance du clan. Vers 1000, cette représentation prit de plus en plus souvent la forme d'un homme au visage stylisé et dont le corps s'ornait souvent de décorations, censées représenter les tatouages. Orientées vers l'intérieur des terres, les statues regardaient les hommes du clan.

L'île fut peut-être envahie vers 1400, mais l'événement n'est attesté d'aucunes façon. Une chose cependant sûre: le bois vint à y manquer. Le transport et l'érection des statues ainsi que la construction de bateaux et de maisons toujours plus prestigieuses avaient anéanti le peuplement forestier de l'île. Sans arbres, la vie devint rude, la terre se dessécha et devint stérile. Le cannibalisme fit son apparition: on dévorait les femmes et les enfants des ennemis. Les abusfurent détruits et les statues renversées. Puis vinrent les plus terribles des ennemis, les Européens, avides de terre. En 1862, les Péruviens déportèrent tous les habitants capables de travailler pour utiliser comme esclaves dans leurs mines. Ceux peu nombreux qui purent revenir sur l'île y introduisirent la peste. Peu de statues étaient encore debout à l'époque, car les chrétiens les avaient détruites comme symboles du paganisme. En1877, île ne comptait plus que 110 habitants. Elle fut annexée en 1888 par le Chili. Des entrepreneurs européens en firent une immense prairie pour l'élevage de bovins et y établirent une léproserie. Des structures démocratiques ne firent leur apparition que vers la fin des années 1960. Mais le mystère des colosses de pierre subsiste.