Dès votre entrée dans le sous-bois, le geai, véritable sentinelle de la forêt, s’empresse de signaler votre présence à tous les autres animaux par ses cris d’alarme, rauques, brefs, forts, stridents et incessants. C’est un oiseau sédentaire et assez solitaire, sauf en période de reproduction où il vit temporairement en groupe avec ses congénères.
C’est une espèce des régions boisées, qui ne dédaigne pas les jardins comportant de nombreux arbres et buissons lui permettant de se mettre à l’abri. On peut le rencontrer en hiver, fréquentant les mangeoires jusqu’aux abords des maisons d’habitation. Il est cependant d’un naturel méfiant et farouche ; on l’entend plus qu’on ne le voit.
Il visite parfois aussi les vergers, jardins et parcs. Il préfère les feuillus et plus spécialement les chênes. C’est un bel oiseau de la grosseur d’un pigeon, très coloré, facile à reconnaître avec ses plumes de différentes couleurs. Son corps est brun, sa queue noire, son croupion et son bas ventre blanc et ce qui le distingue surtout ce sont ses miroirs alaires bleu vif et noir.
C’est un très bon imitateur, capable de reproduire les chants ou les cris d’autres oiseaux (miaulement de la buse, hululements de la chouette hulotte et autres corvidés ou passereaux) et même de mammifères comme le chat ou le cheval. Dès que la couvaison commence (avril-mai), le geai devient pratiquement silencieux.
Il construit son nid dans la fourche d’un arbre. Ce nid peu soigné est fait de rameaux, brindilles, d’un peu de terre et tapissé de racines et parfois de crins. 5 à 6 oeufs de couleur olive clair avec un fin moucheté sont ainsi pondus. L’incubation durera 16 à 17 jours. Son régime alimentaire est omnivore mais à dominante végétale. Il affectionne particulièrement les glands des chênes qu’il cache pour l’hiver. Il se régale aussi de faines, châtaignes, noisettes, ou bien de baies et graines sauvages voire cultivées (maïs, noix, pois, blé, pomme de terre). Il a aussi une alimentation animale (à raison de 25%) incluant des insectes (chenilles, coléoptères, vers de terre, limaces) et des petits vertébrés.
A l’occasion, il peut être prédateur des oeufs et oisillons de passereaux. Il a l’habitude de se constituer des provisions dans une fente d’arbre, un vieux nid ou dans une cache à terre sous les feuilles mortes (il place parfois à proximité de ses caches des cailloux ou de petites roches qui lui servent peut-être de balises). Certaines de ces réserves sont oubliées. Ainsi, le geai des chênes est le meilleur propagateur des chênes et des hêtres. Il a été estimé que chaque geai des chênes disperse plus d’un millier de glands et de faines chaque année dont une partie permettra une régénération naturelle de ces essences.
Prédateur, le geai des chênes est aussi exposé à la prédation de la chouette hulotte, du faucon pèlerin, de l’épervier et de l’autour des palombes. La saison hivernale est la meilleure période pour observer ces beaux oiseaux.